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Seagate : les gains de densité surfacique au service de l’avènement de l’IA

Jason Feist, vice-président directeur chez Seagate, nous donne son point de vue dans le podcast Tech Disruptors de Bloomberg.

Table des matières

Nous savons que les processeurs graphiques sont essentiels aux flux d’IA. Mais qu’en est-il des disques durs ? Jason Feist, vice-président directeur des produits et des marchés chez Seagate, a récemment participé au podcast Bloomberg Intelligence Tech Disruptors aux côtés de l’animateur Woo Jin Ho. Ensemble, ils ont abordé la technologie HAMR, avec la nouvelle plate-forme Mozaic™ 3+, ainsi que la contribution des disques durs à l’avènement de l’IA. 

Retrouvez ci-dessous une synthèse de cette session de questions-réponses. 

Vous pouvez accéder à l’intégralité de l’épisode avec Jason Feist sur Bloomberg, Apple Podcasts ou Spotify. 

Quel est le facteur de différenciation de Seagate et en quoi pensez-vous qu’il révolutionne ce que nous connaissons actuellement ? 

Seagate est l’un des leaders du stockage, pionnier de la transformation de la manière dont le stockage est utilisé en informatique. Aujourd’hui, après avoir déployé des technologies allant des ordinateurs centraux aux clients mobiles, nous sommes passés au cloud computing ultra-évolutif. L’essor de l’IA continue, et force est de constater que nous faisons face à des défis et des opportunités, ainsi qu’à une transformation de la manière dont elle va nous permettre de retirer encore davantage de valeur des données. 

Les données sont au cœur de tout ce que nous entreprenons. C’est l’un des éléments clés dont il est question chaque jour en termes de technologies et de compétences, en particulier en ingénierie, chimie, robotique, firmwares, logiciels, physique et science des matériaux. 

Aujourd’hui, nous nous concentrons sur le lancement de notre technologie HAMR Mozaic 3+. Seagate est très bien positionné, en étroite collaboration avec ses clients, pour continuer à apporter de la valeur en tirant parti de la technologie HAMR. 

Vous avez abordé Mozaic, [des disques compatibles] avec la technologie HAMR. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cette dernière est importante et en quoi elle diffère des technologies existantes, telles que PMR et SMR ? 

Nous nous efforçons constamment de stocker de plus en plus d’informations sur des supports de plus en plus compacts. C’est ce que nous appelons la densité surfacique. Combien d’octets et de pistes pouvons-nous stocker dans un emplacement spécifique ? 

Il est toujours possible d’utiliser d’autres mécanismes pour augmenter la capacité. Vous pouvez ajouter d’autres têtes. Vous pouvez ajouter d’autres plateaux. Vous pouvez modifier les formats. Mais l’inconvénient réside dans les coûts supplémentaires que cela engendre. Vous êtes contraint d’opter pour ces solutions si vous ne disposez pas de la densité surfacique nécessaire. 

La technologie HAMR représente donc une avancée technologique significative dans le domaine de l’enregistrement magnétique, et nous a permis d’établir une feuille de route pour passer à 3 To par plateau, puis à 4 To, à 5 To et ainsi de suite. Nous utilisons un nouveau type de substrat qui nous permet de réduire la taille de chaque bit. Associé à une propriété d’enregistrement magnétique fondamentale appelée coercivité, il nous permet de maintenir un état magnétique dans une condition de 1 ou de 0 pendant l’enregistrement.

Nous avons également dû beaucoup innover en ce qui concerne l’écriture sur de tels substrats. Et c’est là qu’intervient la partie thermique. Nous nous servons de la technologie qui consiste à utiliser un mécanisme de diffusion de lumière pour créer des plasmons de surface et de l’énergie (transducteur en champ proche), afin de diriger cette lumière et de transférer cette énergie sur le substrat. Grâce à un graveur magnétique, les données sont enregistrées en temps réel, sur un plateau tournant à 7 200 tours par minute. 

Vous avez mentionné 3 To, 4 To, 5 To. Votre feuille de route se limite-t-elle à 5 To par plateau, soit un disque de 50 To ?

Non. C’est ce qui est vraiment passionnant, et révolutionnaire, dans la technologie HAMR. Nous menons constamment des recherches, tant au sein de notre organisation que dans les universités du monde entier, pour continuer à soutenir les technologies innovantes jusqu’à atteindre une capacité de 8 à 10 To par plateau, à partir d’une capacité technologique physique d’enregistrement de base. C’est vraiment passionnant. Nous savons comment stocker 3 To, 4 To et 5 To par plateau. Nous avons lancé des innovations et des recherches basées sur les caractéristiques physiques de l’enregistrement pour aller au-delà, jusqu’à 8, voire 10 To.

Quelles sont vos prévisions pour les années à venir ? 

Je pense que beaucoup de personnes souhaitent aujourd’hui stocker de plus en plus d’informations et que le nombre de centres de données ne cesse de croître. Chaque jour, dans les actualités, vous constatez qu’un nombre croissant de centres de données s’installe dans le monde, et que ces derniers occupent toujours plus de place. Je pense très clairement que les données vont continuer à se multiplier. Nous nous basons sur cette prévision pour être prêts à fournir à ces centres de données les périphériques de stockage les plus innovants et technologiques qui soient. 

Qu’en est-il de l’encombrement existant ? Car nous allons probablement passer de disques de 16 à 20 To à des disques de 30 To. Existe-t-il un cycle de remplacement ou une opportunité quelconque à ce niveau ? 

Il existe toujours des opportunités. Les opérateurs de centres de données continueront à examiner le cycle de vie de tous les composants de leur centre de données, qu’il s’agisse de l’alimentation, de l’équipement réseau, de la montée en gamme des processeurs ou de l’amélioration de la densité de stockage. Ils vendent un service et monétisent l’ensemble de ces appareils, qui tous disposent d’un cycle de vie ultérieur. 

C’est la même chose pour nous, en tant que fabricant de périphériques de stockage, que de gagner en maturité par rapport à ces autres composants. Ils ne cesseront d’étudier le retour sur déploiement de deux disques de 16 To datant de cinq ans par rapport à un disque de 32 To. Nous discutons en toute transparence avec nos clients au sujet de ce cycle de vie et d’actualisation, mais aussi de la manière dont ils envisagent les déploiements répondant à une nouvelle demande de stockage pour disposer d’emblée d’une solution de densité supérieure. 

Que se passe-t-il si je n’ai pas besoin de 30, 40 ou 50 To ? Puis-je exploiter cette technologie pour pouvoir conserver 20 To sur cinq plateaux ? Est-ce une opportunité à saisir également ?

 Cette possibilité de stockage constitue l’élément le plus intéressant de la densité surfacique par plateau, qui s’oppose à un simple ajout de têtes et de plateaux. Lorsque vous proposez des solutions innovantes en matière de densité surfacique, les utilisateurs qui ont le plus besoin de capacité (les hyperscalers) vont opter le plus vite possible pour l’équipement le plus performant en termes de capacité. Telle est l’équation relative au coût total de possession que nous observons depuis de nombreuses années sur leur marché. Toutefois, pour d’autres cas d’utilisation, tels que l’analyse d’images/de vidéos, le stockage en réseau (NAS) et les entreprises, il pourrait être appréciable d’avoir le choix, car nous ne sommes ici pas sur les mêmes gammes de prix. Les entreprises vendent par exemple des applications B2B, et non B2C ou B2M.

Et nous savons que les clients souhaitent avoir le choix, en achetant un disque de 8 To, 16 To, 12 To ou 20 To à un coût optimisé. Les marchés en bénéficieront et les cas d’utilisation aussi. Nous pouvons ainsi compléter et commercialiser la technologie que nous utilisons pour les disques de grande capacité déployés dans le cloud, avec un nombre de têtes et de plateaux plus faible que celui des solutions actuelles de plus basse capacité. Nous sommes en mesure d’optimiser cet encombrement, ainsi que l’utilisation de nos têtes et de nos supports, de nos usines et de nos capacités de production pour répondre à cette demande sur différents marchés.

Vous avez identifié les marchés et les opportunités, mais avec moins de plateaux par disque. Le format doit-il être modifié et, dans ce cas, l’infrastructure devrait-elle aussi évoluer avant que le marché ne décolle réellement ?

Aucun format n’a besoin d’être modifié dans le sens où nous nous appuyons aujourd’hui sur des emplacements standardisés. Pour ce qui est de l’optimisation de l’encombrement, nous parvenons à intégrer un nombre réduit de composants au sein du même format. Sur un autre plan, le changement de format est très long, car il implique la conception d’une nouvelle infrastructure et la modification de ce que vous avez déjà déployé sur le terrain. Nous connaissons déjà la taille de la base d’installation pour tous ces disques durs haute capacité. Nous pouvons donc améliorer les anciens produits en utilisant moins de têtes et de plateaux, tout en assurant la continuité de leur fonctionnement et en développant de nouvelles voies de commercialisation qui correspondent à cette architecture matérielle optimisée. Plus important encore, nous nous appuyons sur la même technologie de composant et de plate-forme que celle que nous pourrions utiliser pour offrir des volumes très élevés à nos clients à la recherche de solutions ultra-évolutives.

Nous savons tous que le sujet le plus en vogue dans le domaine de la technologie, c’est l’IA. Quel est le rôle des disques durs dans une infrastructure de stockage IA ? 

De nos jours, processeurs graphiques et mémoire haut débit sont étroitement liés en termes de DRAM. Ces processeurs sont en effet capables de traiter les données très rapidement. L’avantage de cette architecture, c’est qu’elle analyse les informations à un rythme très élevé et qu’elle va donner naissance à de nombreuses applications et nouveaux développements logiciels, qui à leur tour génèreront toujours plus d’informations.

Au fur et à mesure que ces applications deviennent réalité et sont de plus en plus utilisées, déployées au sein de flux de travail et intégrées à nos activités quotidiennes, elles génèrent de plus en plus de contenus que nous voudrons stocker et conserver pour développer d’autres modèles à l’avenir. Autant d’options qui conviennent aujourd’hui au stockage sur disque dur et aux grands ensembles d’informations associés aux processeurs graphiques et à la mémoire haut débit. 

Tous les feux sont au vert. Encore une fois, à l’instar du cloud qui établit une relation de symbiose entre les différents types d’appareils, d’après nos échanges avec les clients et notre contribution aux différents usages, nous observons une propagation de cette relation de symbiose. Une relation appelée à s’étendre, un nombre toujours plus important d’entreprises participant actuellement au développement de l’IA, à son architecture et son infrastructure, alors qu’auparavant, seules quatre à dix entreprises étaient réellement impliquées dans le cloud. 

Un dernier conseil ? 

Nous continuons à réunir certains des ingénieurs et collaborateurs les plus compétents et les plus brillants du monde, aux compétences, capacités et cultures diverses. C’est tout à fait exceptionnel de constater leur engagement au quotidien à tous les niveaux.

Au cours des 45 dernières années, nous avons plusieurs fois évolué en lien avec les besoins du secteur du stockage. Nous avons vendu plus de quatre milliards de téraoctets de capacité et nous travaillons sur des évolutions toujours différentes : appareils, systèmes, tout ce qui, sur les marchés, interagit avec les consommateurs, jusqu’au cloud.

Seagate est une entreprise unique, où je m’adresse à de nombreuses entreprises et où j’interagis avec de nombreuses personnes différentes, où, véritablement, vous découvrez chaque jour quelque chose de nouveau, d’unique et de stimulant. Dans le même temps, vous avez la possibilité de vous rendre compte à quel point tout ce que vous entreprenez est utile à un grand nombre d’utilisateurs partout dans le monde et quelle quantité d’informations est stockée sur les appareils que nous créons.

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